Pourquoi faut-il (à nouveau) refuser le vote électronique?
Après avoir sortit de mon radar de "veille technologique" personnelle le sujet du vote électronique, je m'y remet et me retrouve extrêmement dubitatif quant au choix de Java pour développer une solution aussi critique, aussi sensible. Pour le commun des mortels, Java et son écosystème, c'est la lenteur au redémarage de votre smartphone Androïd. Mais, même pour les trops peu nombreux développeurs connaissant l'isomorphisme de Curry-Howard et la programmation fonctionnelle, il y a pire que l'amateurisme dont fait preuve la poste suisse concernant le choix de ses outils de développement. En effet, ce pourquoi le vote électronique est à rejeter avec force, c'est en premier lieu simplement l'aléatoire quant à la sécurité informatique du côté du votant, c-à-d. le manque de fiabilité et sécurité du laptop, de la station de travail ou du smartphone de monsieur et madame tout le monde.
Quelques remarques glanées sur le net. Premièrement dans le projet Helios, un "proof of concept" faisant autorité dans le domaine de la solution logicielle de vote électronique.
https://vote.heliosvoting.org/faq
"Should we start using Helios for public-office elections? Maybe US President 2016?
No, you should not. Online elections are appropriate when one does not expect a large attempt at defrauding or coercing voters. For some elections, notably US Federal and State elections, the stakes are too high, and we recommend against capturing votes over the Internet. This has nothing to do with Helios itself: we just don’t trust that people’s home computers are secure enough to withstand significant attacks."
Deuxièmement dans le projet belenios, codé par des gens connaissant intimement la correspondance de Curry-Howard et la programmation fonctionnelle:
https://www.belenios.org/analyse-secu.pdf
Nous insistons sur le fait que, à nos yeux, il n’y a pas de solution de vote qui permette actuellement d’atteindre un niveau de sécurité suffisant pour des élections à très fort enjeu (par exemple élection présidentielle, législative). Dans ce type d’élection, des élections papier à l’urne (avec une urne effectivement surveillée, de façon constante, par des personnes indépendantes) représentent le seul système proposant un niveau de sécurité acceptable (même si les élections papier, même correctement surveillées, ne sont pas parfaites non plus).
La messe est dite.